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Musique en ligne : découvrir le streaming

L’Espace Musique des Bibliothèques municipales vous propose de découvrir la musique en streaming. Que signifie le streaming ? Quels sont les avantages et inconvénients de ce mode d’écoute ? Dans cet article, vous découvrez également quelles ressources numériques sont mises à disposition par la Bibliothèques municipales concernant la musique. Pour terminer, découvrez une sélection de playlists à écouter ! Qu’est-ce que cela signifie, écouter de la musique en streaming … ? Le streaming est une manière de visionner du contenu audiovisuel (vidéo) ou d’écouter du contenu sonore (podcast ou musique) directement sur internet, en ligne. En passant par un navigateur web ou une application dédiée reliée à internet (données mobiles ou wifi), le contenu est écouté ou visionné sans avoir besoin de le télécharger ou d’avoir un logiciel de lecture pour un format de fichier spécifique. Le streaming est beaucoup utilisé depuis quelques années et de nombreuses applications (Youtube, Netflix, Spotify) utilisent cette option. Comment écouter de la musique en streaming ? De nombreuses applications existent pour écouter de la musique en streaming. Certaines sont gratuites, d’autres payantes et possèdent des fonctionnalités spécifiques. A l’inverse d’un CD ou d’un fichier MP3, la musique en streaming ne vous appartient pas et ne peut être conservée à long terme (certains outils permettent le téléchargement pour une durée déterminée du contenu, afin de l’écouter hors connexion (sans internet)). On distingue deux types d’écoute musicale en streaming : Les plateformes musicales de streaming qui offrent un catalogue très large et des possibilités proches des médias sociaux Les radios proposant une offre en streaming qui offrent un catalogue plus restreint Les petits plus et les petits moins du streaming… Catalogues très larges: la plupart des offres en musique streaming ont des catalogues très larges (entre 56 et 70 millions de titres). Toutefois, on ne trouve pas tout en streaming et certains titres musicaux ne sont pas disponibles numériquement (le CD reste toujours possible dans ce cas !). Aspect social : certaines plateformes de musique en streaming offrent des fonctionnalités de socialisation, comme la création de contenus collaboratifs, le partage sur les réseaux sociaux, ou une écoute simultanée avec ses « ami·es ». Création de ses propres playlist : La plupart des plateformes de streaming offrent la possibilité d’écouter des playlists créées par les utilisatrices et utilisateurs (personne individuelle, musicien·ne, maison de disque, entreprise, association, …) mais aussi de créer ses propres playlists personnalisées. Suggestions d’écoute : une majorité de plateforme analyse les écoutes de leurs utilisatrices et utilisateurs et offre des écoutes personnalisées ou des suggestions musicales. Vous ne serez jamais en panne de musique! La pertinence et la justesse des suggestions dépendent des plateformes de streaming.   Demande une inscription : l’énorme majorité des plateformes demande une inscription à l’aide d’un courriel, afin de pouvoir établir un profil ou offrir des fonctionnalités supplémentaires. Protection des données : comme lors de toutes inscriptions sur un service en ligne, il est important de se renseigner sur l’utilisation de nos données personnelles. A l’inverse d’une écoute « physique » (sur un CD, par exemple), les entreprises qui proposent des plateformes de streaming pourraient collecter vos données à d’autres fins, notamment commerciales. N’oubliez pas d’ouvrir l’œil ! Offre gratuite ou payante : les offres varient en fonction des outils. Si certaines plateformes proposent des offres gratuites, d’autres proposent uniquement des offres payantes. Attention toutefois, les offres gratuites sont souvent financées par de la publicité, ce qui peut interrompre régulièrement votre écoute. Soutien des artistes : les plateformes de musique en streaming ne pourraient pas exister sans les artistes qui remplissent ces catalogues numériques. Toutefois, certaines entreprises ne rétribuent pas de manière éthique les artistes. Plus d’informations ici Grande utilisation de données : l’utilisation de streaming (que ce soit en musique ou pour d’autres utilisations) consomme énormément de flux de données sur internet avec les conséquences écologiques qui en découlent (création de matériel informatique polluant pour lire ce contenu, stockage des informations sur des serveurs et conservation de ceux-ci, …). Plus d’informations ici L’accès au profit du contenu : les plateformes de streaming proposent des catalogues en ligne dont le contenu peut varier à tout moment. Certains titres musicaux peuvent disparaître au profit d’autres. Écouter de la musique avec les Bibliothèques municipales diMusic diMusic est une plateforme dédiée aux labels indépendants. Vous pouvez y accéder gratuitement avec votre compte lecteur des Bibliothèques municipales de la ville de Genève depuis le catalogue en ligne. Les petits plus : Profitez d’écouter une multitude d’artistes sur des labels indépendants, créez vos playlists ou vos capsules (playlists augmentées) et partagez-les avec la communauté. Vous pouvez profiter du contenu (playlists & capsules) créé par votre bibliothèque ! Et l’offre est gratuite. Les petits moins : cette plateforme offre un peu moins de possibilités et de fonctionnalités que d’autres offres. De plus, le catalogue est moins fourni car il se concentre uniquement sur les labels indépendants. Des idées de playlists à écouter Les playlist de la RTS Accès : plateformes RTS, gratuit La Première (chaîne radio de la RTS) diffuse tout au long de ses émissions de la musique. La playlist, diffusée le week-end, permet de revenir sur ces titres et de s’y arrêter un instant…. BnF Collection sonore Accès : Qobuz, YouTube, Deezer. Accès sur inscription ou payant selon les plateformes 45 000 albums en ligne diffusés sur l’ensemble des plateformes musicales issus des microsillons édités entre 1949 à 1962. Musique classique, Jazz, Chanson française, Musique du monde, Variétés internationales. Barilla Italia Accès :Spotify, inscription Avec les playlist de Barilla Italia, vous ne raterez plus la cuisson de vos pâtes ! Ces mini playlist font la durée exacte des cuissons des différentes pâtes de la marque : Linguine, Fusili, Spaghetti et bien d’autres… Montreux Jazz Festival Spotlight Accès : Spotify, inscription Chaque mois, les programmateurs sélectionnent une série de morceaux à écouter absolument, reflétant l’actualité musicale et leurs meilleures découvertes. Mission premier août  Accès : Mx3, gratuit sans inscription Ce site web, qui est la plateforme de communication officielle pour la fête nationale suisse, vous donne accès à des playlists de musiques traditionnelles et/ou modernes helvétiques. Les Bibliothèques municipales de la Ville de Genève Accès : Spotify, inscription. Ou gratuitement sur […]

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Retour sur la première semaine

Mercredi 7 juillet Le mercredi est la journée réservée aux médiateur-ices du Conservatoire et Jardin Botanique. En continu, ils et elles ont accueilli le public pour des animations d’observation, un petit rallye dans le parc, etc. Les enfants se sont aussi posés pour lire, ou se faire conter des histoires avec Ngan, l’une des stagiaires de la mobithèque. Jeudi 8 juillet La journée mouillée n’a pas empêché les valeureux-ses de jouer au laboratoire poétique! Des carambolages de rimes qui font discuter Jacques Prévert et Anne Sylvestre, transformés en contraventions poétiques à placer malicieusement sous des essuies-glace… La poésie chasse la pluie! Vendredi 9 juillet Le vendredi c’est le jour du poisson, mais aussi de la musique! Fini l’ambiance rivière, le soleil est revenu pour les 3 ateliers « J’écoute ma ville » donnés par l’Ensemble Eole. La fanfare de rue Lèche-béton a aussi fait venir du monde! Samedi 10 juillet Rien de moins que trois ateliers numériques différents ce jour-là : l’atelier « Des graffitis sans murs » a eu du mal à s’arrêter, avec des enfants qui venaient à tout moment pour participer. Plusieurs applications qui permettent de dessiner des graffs sans murs ont été montrées (Just a line, 3D brush et AR Makr), en fonction des projets des enfants. Ensuite, l’atelier « Ressentir le parc » a permis aux binômes qui s’y sont lancé de dialoguer sur le ressenti d’un trajet, entre la personne qui avait les yeux bandés, et l’autre qui la guidait. L’atelier « Une plante, une rue et moi » n’a pas trouvé beaucoup de preneur-ses : il s’agit pourtant de raconter des histoires comme des tisserand-es de l’internet… mené par Nic Ulmi, qui a écrit tout hypercity.ch. Lancez-vous, samedi prochain! Dimanche 11 juillet Place aux propositions de nos collègues bibliothécaires des Conservatoire et Jardin botaniques. L’occasion de faire des lectures de contes, et d’aborder le sujet des plantes qui poussaient sous les pieds des dinosaures… Les participant-e-s ont commencé une fresque collective qui se finira dimanche prochain, on se réjouit de voir le résultat!

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En zigzag à travers les plantes et la pluie…

Mercredi 22 juillet, Aujourd’hui deux grandes tentes sont dressées devant la Mobithèque par les médiatrices et les médiateurs des Conservatoire et Jardin botaniques, fort heureusement…L’atelier « Ces plantes incroyables qui pulvérisent tous les records », démarre et le public part à la découverte de ce magnifique parc, qui est en réalité un musée à ciel ouvert avec des trésors et des raretés botaniques en provenance des quatre coins du monde…Retour sur le site principal de la Mobithèque et arrivée intempestive d’une pluie battante, qui oblige les participants à s’abriter sous les tentes salvatrices. Petite accalmie pour le départ du deuxième atelier « La plus monstrueuse des carnivores! », qui fait carton plein malgré le temps plus que maussade. Ce dernier après-midi de carte blanche à l’Unité de médiation scientifique des Conservatoire et Jardin botaniques, a été mené avec un grand savoir-faire, en naviguant avec brio au travers des caprices de la météo…

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La musique se répand dans l’herbe et dans les arbres…

Samedi 18 juillet, Il fait beau et chaud, il y a peu de monde en ce début d’après-midi aux Conservatoire et Jardin botaniques…Et pourtant, une petite heure plus tard, des petites têtes commencent à se pointer vers la Mobithèque pour participer à l’atelier d’initiation à la musique, donné et adapté à ces tout petits, par les musiciennes et excellentes pédagogues de l’ensemble Eole. Pendant ce temps-là, la chanteuse et comédienne Sophie Solo se prépare pour le premier concert de cette édition « De parc en parc avec les BM ». Vers 17h30, le public, moins jeune cette fois, commence à affluer et à s’installer sur un pouf, une chaise ou tout simplement dans l’herbe…La guitarre résonne et la magnifique voix de Sophie Solo nous enchante pendant plus d’une heure…Son répertoire mêle humour et engagement malicieusement féministe, interprétant Véronique Pestel, Anne Sylvestre, Michèle Bernard, Allain Leprest, Francis Blanche, ainsi que ses propres textes très touchants. Un petit air de Woodstock plane sur la pelouse des Conservatoire et Jardin botaniques…

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Du sport et des contes pour le dimanche

Dimanche 5 et 12 juillet, Le temps est toujours au beau fixe et le parc de la Grange est toujours bien animé. David Schnyder, bibliothécaire responsable de l’espace sport, convie petits et grands à une Balade ludique et sportive «à la carte», qui se déploie dans le parc la Grange et dans le parc des Eaux Vives. Grâce à une carte-parcours d’orientation minutieusement dessinée par le Club de course d’orientation du CERN, chacun peut découvrir quiz et challenges au gré des balises numériques réparties dans les arbres des deux parcs. SportiGenève est aussi de la partie et présente sa nouvelle application ainsi que la plateforme dédiée au sport genevois. Et après l’effort, la récompense des contes venus des pays des Tsars, merveilleusement contés par Casilda, qui fait trembler de peur et de joie petits et grands… La balade ludique et sportive au Parc la Grange reste disponible à tout moment et pendant tout l’été. La carte d’orientation est à télécharger ici: https://issuu.com/bibliobmu/docs/balade_ludique_et_sportive

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Rendez-vous avec la musique

Samedi 4 juillet, Pas de nuages en vue au parc la Grange, qui grouille d’enfants, de familles et de jeunes qui se prélassent dans l’herbe ou qui fêtent des anniversaires…L’ensemble Eole est prêt, avec ses partitions pas commes les autres, pour donner le tempo aux trois sessions qui se suivent mais qui ne se ressemblent pas. Parfois, les enfants sont un peu trop petits pour l’activité, mais les plus grands sont prêts à les aider et l’ensemble fonctionne… Pour clore ce premier après-midi musical, voici qu’entre en piste Youri Ortelli , assisté par Frédéric Sauge, pour les fameux Quiz musicaux. Les fidèles sont là, d’autres se rajoutent spontanément, des passants observent les mélomanes en train de rivaliser en connaissances musicales. Un moment jouissif et festif qui ravit tout le monde. Vivement samedi prochain…

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UN LUNA-PARK OUBLIÉ SOUS UN PARC – 8e halte

Un Luna-Park oublié sous un parc «Les affreux pylônes sont arrachés. Les horribles statues en simili-bronze sont renversées. Les affiches qui salissaient la promenade ont disparu. Les échafaudages qui transformaient l’admirable jardin en une vulgaire place de foire vont s’écrouler à leur tour. L’absurde nom de Luna-Park, qui ne signifie rien eu aucune langue du monde, va tomber dans l’oubli. Le parc des Eaux-Vives ressuscite sous le soleil dans le chant des oiseaux et le murmure des fontaines.» C’est ainsi, le 13 juin 1913, que le Journal de Genève célèbre «Le réveil du parc des Eaux-Vives» – c’est le titre – grâce à la démolition du Luna-Park. La deuxième mouture du parc d’attractions, celle de 1912, s’est avérée en effet aussi peu rentable que la première. En janvier 1913, la société du Luna-Park est mise en liquidation et le domaine est mis en vente.Que deviendra-t-il? La presse met en garde: «Il sera livré aux géomètres et aux terrassiers, dépecé, morcelé, canalisé, nivelé à droite et à gauche d’une route rectiligne, de petites villas rouges, bleues, mauves et jaunes s’élèveront, à moins que ce ne soient d’immenses bâtisses locatives. Il faudra dire un adieu, définitif cette fois, à la superbe allée de marronniers, aux pelouses si mollement ondulées et si artistement plantées, à la riche végétation de ce parc unique, à l’étang romantique où croassent les dernières grenouilles de l’agglomération urbaine… De tous les côtés la ville envahit la banlieue. Partout s’élèvent des immeubles à 4 ou 5 étages. Il faut aller loin, les dimanches d’été, pour trouver un peu d’espace, de verdure, d’ombre et de fraîcheur, pour laisser le regard se reposer sur des prés, des champs et des arbres… Ne conviendrait-il pas de réserver à proximité immédiate des quartiers populeux quelques coins ombreux où l’on puisse conduire la marmaille et la laisser s’amuser à l’abri des automobiles et de leur poussière? Fin de citation. Les Eaux-Vives, qui sont alors une commune, rachètent le domaine grâce à une levée de fonds auprès de la population. Elles le rachètenten s’engageant à prendre des mesures – nous citons le maire d’alors, John Gignoux – «pour que la population y trouve les facilités d’accès, les jouissances honnêtes, hygiéniques, artistiques et paisibles qu’elle peut désirer». Fini les attractions, donc, fini le Cyclone canadien, le Water-Chute, les Vagues charmeuses, le théâtre Tanagra, l’Afrique mystérieuse, les promenades à dos de chameaux,les 16’000 ampoules électriques,les concours de bébés, le baron Pouce. C’est ainsi que ce parc devient ce parc. RETOUR à la page d’accueil du parcours-récit Un Luna-Park oublié sous un parc

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UN LUNA-PARK OUBLIÉ SOUS UN PARC – 7e halte

Le retour aux jouissances hygiéniques Pointage express. Par levée de main, qui parmi vousdéteste les Luna-Park? Une… vous… non… si…? Bon. Au printemps 1911, dans la presse romande, qui est grosso modo notre seule source pour visiter textuellementle parc d’attractions dressé cette année-là dans le parc des Eaux-Vives, dans la presse romande, disais-je,tout le monde adore. «Jamais encore on aura vu un aussi judicieux choix de “great attractions” mondiales, installées dans un cadre aussi merveilleux», écrit le Journal de Genève. «Dans ce cadre incomparable, les attractions les plus sensationnelles, les plus scientifiques, les plus nouvelles, ont été reunies», lui fait écho la Feuille d’avis de Vevey.Tout le monde adore, donc, tout le monde sauf un, le dénomme Gaspard Vallette, qui dans un roman à épisodes intitulé La Vie genevoise, pleure l’ancien aspect du parc des Eaux-Vives et «les nobles perspectives d’un coin de nature splendide» qui a été «condamné à l’appellation et aux images grotesques d’un Luna-Park». Tout le monde sauf deux, si on compte l’anonyme qui publie, sous le pseudonyme de Frelon, une brochure de dix pages imprimée par ses propres soins où il s’en prend au «massacre esthétique de ce qui fut le Parc des Eaux-Vives», à la «foule qui grouille, crie, grogne», aux femmes qui poussent des cris sur les montagnes russes, à la piste de patinage qui est «un cirque pour le rapprochement des sexes» et pour finir à tout ce qui bouge dans cette «cité du bruit», dont le «parisianisme à outrance» massacre les seuls vrais atouts touristiques de Genève, qui sont, à ses yeux, ses «beautés naturelles». Au fil du temps, les râleurs – et peut-être aussi les râleuses, qu’on n’entend pas, parce que nos sources ne font entendre que des voix d’hommes –, les voix râleuses, donc, deviennent plus nombreuses. À l’automne, après la fermeture saisonnière du parc, une lettre ouverte de l’Association des intérêts de Genève, qui a pour but de promouvoir le tourisme, appelle à «rendre au parc des Eaux-Vives une partie de son ancien aspect» et «à supprimer une partie des installations du champ de foire qui l’ont tant défiguré». C’est ainsi que l’année d’après,le 11 mai 1912, qui est à nouveau un samedi, le Luna-Park se réouvre dans une version remaniée. La journée inaugurale attire 19’000 personnes. L’hebdomadaire Lausanne-Plaisirs, qui fait le déplacement en bateau, s’extasie «Les innovations apportées sont des plus heureuses. L’intelligent et avisé directeur, M. Lansac, veut faire de son somptueux établissement le véritable rendez-vous des familles», écrit-il. Les enfants «s’amuseront tout en s’instruisant à la visite des curieuses cases du jardin zoologique, lesquelles remplacent avantageusement le turbulent village nègre de l’an dernier». Fin de citation. Au sujet de ces «turbulences», nos sources restent muettes. On ne sait pas vraiment ce qu’on reproche au «village noir» du Luna-Park, dont je vous parlais il y a quelques arbres. Peut-être lui reproche-t-on ses bruits de tambours, ses fumées de bivouac, ses corps trop dénudés, mais à vrai dire on n’en sait rien. Un rapport du Département cantonal de Justice et Police se borne à noter que – je cite «[à] la place du village nègre, la direction a installé le jardin zoologique, composé de phoques, singes, zébus, lamas, chèvres, pélicans, autruches, flamands, ours». Fin de citation. S’amorce ainsi, quoi qu’il en soit,le retour à ce que John Gignoux, maire des Eaux-Vives, appellera, une année plus tard,«les jouissances honnêtes, hygiéniques, artistiques et paisibles»et ce sera mon dernier mot quelques arbres plus loin. LA SUITE DU PARCOURS RETOUR à la page d’accueil du parcours-récit Un Luna-Park oublié sous un parc

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UN LUNA-PARK OUBLIÉ SOUS UN PARC – 6e halte

«Aujourd’hui, grand concours de bébés» «Un concours de bébés à Luna Park. Le Luna-Park organise pour le dimanche 6 août un grand concours de bébés. À l’heure actuelle, soixante inscriptions sont déjà parvenues à la direction. Les bébés seront réunis à la crèche du parc: le défilé aura lieu à quatre heures. Les bébés seront portés ou traînés dans de petites voitures. De nombreux prix seront distribués.» Voilà ce qu’on lit dans l’édition du 30 juillet 1911 de notre source de référence, le Journal de Genève, seul quotidien genevois, pour l’instant, à être entièrement disponible en ligne dans des archives numérisées.Je ne saurais vous dire où se situait entre ces arbresla «crèche du parc» qui accueillit ce concours. Quoi qu’il en soit, la presse en reparle une semaine plus tard: «Devant le nombre formidable des inscriptions pour le concours de bébés à Luna-Park, la direction a été forcée de clôturer jeudi soir la liste des inscriptions. 380 bébés participeront au concours.» Le jour J arrive, c’est un dimanche, le 22 août 1911.Le Journal de Genève s’étale là-dessusen long et en large. «Le concours de bébés à Luna-Park. Dimanche a eu lieu à Luna-Park le concours de bébés. Ils ont été les triomphateurs du jour et les attractions multiples ont pâli devant le ravissant et réjouissant défilé de la génération fraîche éclose. Les inscriptions avaient atteint le beau chiffre de six cents garçonnets et fillettes; aussi a-t-il fallu procéder à une élimination qui n’était pas sans-difficultés et pour la mener à bien on fit appel à tout un état-major médical présidé par M. le Dr G. Biolley, chef de clinique à la policlinique gynécologique et obstétricale de la Maternité et médecin de la consultation des nourrissons. MM. les docteurs Lurié, Ostermann, de la policlinique de la Maternité, et Mme la doctoresse Daïnow fonctionnaient comme jurés, assistés de six des nos plus compétentes sages-femmes. Et l’on commença à faire défiler dans le hall les bébés joufflus, parés de leurs plus beaux atours. Les mamans et les nourrices étaient très fières: les papas ne l’étaient pas moins. Les minuscules concurrents et concurrentes ne briguaient pas moins de dix prix offerts par le Luna Park, ainsi que par plusieurs maisons et particuliers de notre Ville. M. Ernest Vaglio, âgé de 23 mois, a fait honneur au sexe fort en remportant le “championnat pour le plus parfait bébé, garçon ou fi!le”; le sexe faible a donc été battu à plate couture! il est vrai qu’il a pris sa revanche, une revanche éclatante en s’adjugeant par le frais minois d’Alice Quechlnetti le prix pour le plus joli bébé. Le même sexe, représenté par Ceseri-Lea Lacharrère, a encore remporté le prix pour le plus gros bébé, et celui attribué au bébé le plus gai. Les autres récompenses ont été décernées comme suit: pour le garçonnet le plus parfait, Pierre Bouvier: pour la fillette la plus parfaite, Yvonne Probst; pour le plus petit bébé en proportion de son âge, garçon ou fille, Arlette-Renée Menoux; pour les deux plus beaux jumeaux, Marcelle et Renée Sandret; pour le bébé montré dans la voiture la mieux décorée, Aurélia Llorret; pour le plus gai bébé, Edmée Arlaud; pour le plus beau bébé nourri à la farine lactée, Alice Quechinetti. Voilà nos bébés passés à la postérité.» La postérité commence d’ailleurs tout de suite. Le concours donne lieu en effet,un mois plus tard,à une (nous citons à nouveau)… … «exposition photographique des lauréats du Championnat des Bébés organisé par le Luna-Park: Les plus beaux enfants de Genève. Une exposition unique que toutes les personnes aimant les enfants doivent voir». Activité étrange, oui, mais en même temps pas tant que ça. Renseignements pris, les concours de bébés sont à la mode, en Suisse comme en France, à partir des années 1880, comme d’ailleurs un autre genre de compétition que le Luna-Park met au programme en ce même mois de septembre 1911. Nous citons toujours: «Deux grandes épreuves amusante ont été créées par le Luna-Park. C’est, pour les garçons, une grande course aux grenouilles. Voici le règlement: six garçons reçoivent chacun dix grenouilles bien vivantes placées dans une petite brouette; celui qui arrive Ie premier au but avec tout son chargement complet de grenouilles (fournies par la maison Pêche et Sport, près du Pont de l’Île) est déclaré vainqueur! C’est, pour les filles, une grande course aux lapins. Voici le règlement: six fillettes reçoivent six jolis petits lapins, attelés avec des rubans roses et bleus; à l’aide d’un bâton auquel est fixée une carotte. Il s’agit d’amener son quadrupède le premier au but.» Zoos humains, concours de bébés, lapins pour les filles, grenouilles pour les garçons: c’était il y a cent-neuf ans au parc des Eaux-Vives.Voilà, si l’on peut dire, d’où vient ce parc, voilà d’où on vient. LA SUITE DU PARCOURS RETOUR à la page d’accueil du parcours-récit Un Luna-Park oublié sous un parc

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UN LUNA-PARK OUBLIÉ SOUS UN PARC – 5e halte

«L’Afrique mystérieuse» et le temps des zoos humains «L’Afrique mystérieuse. 100 indigènes, vraie reproduction d’un village nègre». C’est ainsi qu’une annonce publiée en juin 1911 dans la presse romande présente une des attractions phare du Luna-Park genevois.L’expression «village nègre» est reprise par tous les journaux. C’est – lit-on –un «village nègre fort bien installé et tout à fait pittoresque», un «village nègre qui vient de procéder à un pittoresque baptême». Ceci nous pousse ici à nous poser une question, la même question, à vrai dire, que se pose, un jour de 2014, une personne qui écrit à Interroge, le service un peu magique du réseau des bibliothèques genevoises qui répond en 72 heures à vos question. Ce jour-là, donc,la question est la suivante: «Quand le terme « nègre » est-il devenu péjoratif?» Le personnel des bibliothèques plonge dans ses livres et revient avec une réponse complexe et détaillée,qui ne pose pas des certitudes en béton armé,mais où l’on trouve ceci: le dictionnaire Robert de la langue française signale que – je cite – «au XIXe siècle, « nègre » et ses dérivés sont de plus en plus ressentis comme racistes». Ça remonte donc plus loin qu’on ne le croirait. Ce qui veut dire deux choses.La première, c’est que lorsqu’on écrit «nègre» en 1911, ce n’est pas tout à fait innocent, ce n’est pas «pas raciste», ce n’est pas juste un synonyme de «noir». La deuxième chose, c’est quela personne qui écrit «nègre» en 1911 n’est pas forcément une raciste militante, acharnée, convaincue, ni même consciente, sans doute, mais elle est le reflet et le véhicule d’une culture qui, elle, est raciste, dans le sens qu’elle croit à la différence hiérarchique des races,en considérant par exemple, comme l’écrit le scientifique et politicien genevois Carl Vogt dans ses Leçons sur l’homme en 1865, que le «nègre» se différencie du blanc par son «rapprochement prononcé vers l’animalité, particulièrement vers les singes». Voilà. Revenons au Luna-Park et à son Afrique Mystérieuse, qui est donc, écrit la presse «une troupe d’une centaine d’hommes, de femmes et d’enfants, qui constitueront un village africain» C’est – nous citons encore – «un campement qui rappelle tres fidelement un village du centre de l’Afrique», ou, plus précisément «un village sénégalais avec sa mosquée, son école, ses principales industries, ses moeurs, cent indigènes». Elle est installée quelque part là près de l’entrée, sur le côté gauche quand on regarde la pente de haut en bas.On y croise, lit-on,de «nombreux types curieux»,parmi lesquels, des individus issus des «tribus féroces» des Maures. Tout ce monde est offert au regard du public genevois, dans un dispositif assez courant à cette époque et jusqu’aux années 1930, un dispositif que les historiennes et les historiens appellent aujourd’hui un «zoo humain». Un article du magazine historique en ligne romand L’Inédit en parle ainsi: «Ces exhibitions, où des groupes de personnes issues des colonies sont engagées pour vivre en continu, sous les yeux du public, une simulation de leur vie d’indigènes dans un décor censé reproduire leur habitat naturel, se rapprochent en effet du dispositif d’un jardin zoologique. Les individus «exotiques» qui peuplent ces villages y sont montrés à la fois comme des objets de curiosité, à la manière des phénomènes de foire, et comme des spécimens de la diversité d’un monde supposément sauvage de plus en plus largement soumis par l’Occident. Ils sont également des illustrations vivantes du discours à prétention scientifique qui s’élabore à cette époque en affirmant qu’il existe entre les sociétés humaines des inégalités naturelles fondées sur des différences raciales.» L’historien fribourgeois Patrick Minder, auteur de plusieurs études sur les «zoos humains» en Suisse, estime le nombre de ces exhibitions, entre le dernier tiers du 19e siècle et le premier tiers du 20e, à une quarantaine. En Suisse romande, on trouve les traces d’une demi-douzaine de villages noirs, dont certains ont voyagé dans plusieurs localités. Genève en verra en 1896 (sur la plaine de Plainpalais, lors de l’Exposition nationale), en 1903 (dans le jardin d’une brasserie, avenue du Mail)et en 1911 (le nôtre, si l’on ose dire, celui du Luna-Park des Eaux-Vives, amené ici par un des entrepreneurs français spécialisés dans ce créneau, le dénommé Fleury Tournier).Le dernier village noirqui laisse des traces dans la région s’installe à Lausanne en 1930.L’ère des zoos humains s’achève là, mais le regard que ces spectacles ont contribué à installer reste là: un regard qui attribue aux Noir-e-s une infériorité pittoresque, touchante, sympa.C’est un regard à l’oeuvre dans ce qu’on appelle aujourd’hui «racisme bienveillant», qui n’affiche pas la haine, juste la croyance presqu’inconscienteen une supériorité naturelle, culturelleun peu parentale, qui justifie qu’on décide et qu’on parleà la place d’autrui. Bon. Êtes-vous encore là?Je vous laisse avec ces pensées et je vous retrouve quelques arbres plus loin. 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