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Le parc augmenté

Les parcs genevois fourmillent d’histoires. Des histoires réelles ou imaginées, individuelles ou collectives, ordinaires ou extraordinaires. Notre projet consiste à partager les histoires de parcs que nous avons dénichées dans les collections des Bibliothèques municipales, dans les méandres du Web ou en interviewant des expert-e-s et des usager-e-s.

Parc La Grange, 2017 – L’historien et ses fantômes

«Quand on est historien, on croit aux fantômes, c’est-à-dire qu’on sait que le passé revient, et qu’il revient comme une hantise. Il est d’autant plus dangereux lorsqu’il revient parce qu’il n’a pas été dignement enterré…» Le spectacle_ «Wild Things», par la compagnie Zanco, spectacle itinérant dans un bois urbain. «Un voyage théâtral, une fantasmagorie à l’orée de la ville entre réel et cauchemar. Un historien est confronté à ses démons intérieurs, qui sont aussi les monstres de notre monde en désordre. Six danseuses et danseurs masqués, comédiens, manipulateurs d’objets, violoncelliste entraînent le public dans un spectacle itinérant aux images envoûtantes. Le texte de «Wild Things» a été composé à partir d’interviews de l’historien médiéviste Patrick Boucheron. Il dessine une pensée en mouvement qui questionne le rôle de l’Histoire et le pouvoir des mots, dans une société inquiète de son avenir.» (www.zanco.ch) La compagnie_ «Zanco crée, depuis 2005, un univers théâtral original dans l’espace public. La compagnie s’appuie sur la géographie urbaine pour dérouler son histoire et entraîner le public en territoire de fiction.» (www.zanco.ch)

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Musique pour parcs 1

À quoi ressemble la «musique pour parcs»? Voici une première réponse possible, via une sélection de morceaux sur la plateforme Soundcloud… => Le morceau «Luxembourg Park» d’OMOH dans le catalogue des BM

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15 séquences de cinéma tournées dans les parcs genevois – Tous les films

  LA LUNE AVEC LES DENTS – Michel Soutter, Suisse, 1966 – Association Michel Soutter Une balade sauvage où l’anarchie, celle du rebelle joué par William Wissmer, bouscule le quotidien. => Le film dans le catalogue des Bibliothèques municipales LE RETOUR D’AFRIQUE – Alain Tanner, Suisse/France, 1973 – CAB Productions Avant de se décider à être un enfermé volontaire et de ressentir la ville de loin, le héros (François Marthouret) travaille comme jardinier. Un métier permettant de goûter à la liberté. => Le film dans le catalogue des Bibliothèques municipales TROIS COULEURS: ROUGE – Krzysztof Kieślowski, France/Suisse/Pologne, 1994 – CAB Productions L’un des films les plus connus tourné à Genève. Pourtant, tout en faisant peu cas de la géographie, il ne se concentre que sur quelques lieux. Le parc est ici le décor évident pour une promenade avec son chien. => Le film dans le catalogue des Bibliothèques municipales PAUL S’EN VA – Alain Tanner, Suisse/France, 2003 – CAB Productions PAUL S’EN VA (2003) permet à Alain Tanner de revenir sur les endroits qu’il a l’habitude de filmer à Genève. En en sélectionnant une large palette, il arrive à parfaitement représenter l’atmosphère de la ville. => Le film dans le catalogue des Bibliothèques municipales HENRY DUNANT: DU ROUGE SUR LA CROIX – Dominique Othenin-Girard, Suisse/France/Autriche/Algérie, 2006 – Bohemian Films Cette version de la vie d’Henry Dunant est ambitieuse dans sa reconstitution de la Genève du XVIIIème siècle. Telles des enluminures, certains plans nous font voyager dans le temps. => Le film dans le catalogue des Bibliothèques municipales LA DIAGONALE DU FOU – Richard Dembo, France/Suisse/Liechtenstein, 1984 – La Cécilia Il semble normal que le championnat du monde d’échecs entre les deux Russies des années 1980 (celle du régime et celle des dissident-e-s) se déroule en terrain neutre dans LA DIAGONALE DU FOU (1984). Le réalisateur, qui filme volontiers la Genève des villas, des hôtels et des conventions, s’autorise de courts moments de respiration à l’extérieur. => Le film dans le catalogue des Bibliothèques municipales L’INSOUTENABLE LÉGÈRETÉ DE L’ÊTRE (THE UNBEARABLE LIGHTNESS OF BEING) – Philip Kaufman, États-Unis, 1988 – Saul Zaentz C’est à Genève que l’on vient chercher un souffle de liberté ainsi que le sous-entend l’auteur Milan Kundera. Est-ce étonnant que son personnage le plus hédoniste (la féline Sabina interprétée par Lena Olin) retrouve son autonomie retrouvée au Jardin anglais dans L’INSOUTENABLE LÉGÈRETÉ DE L’ÊTRE (1988)? => Le film dans le catalogue des Bibliothèques municipales UN HOMME SANS HISTOIRE – Pierre Maillard, Suisse, 2004 – Zoofilms (3 séquences) Si Genève n’est qu’apparente dans UN HOMME SANS HISTOIRE (2004), son ambiance est bien présente dans les quelques lieux fréquentés par ses personnages. => Le film dans le catalogue des Bibliothèques municipales JEUNE HOMME – Christoph Schaub, Suisse, 2006 – Frenetic Dans JEUNE HOMME (2006), c’est un garçon au pair suisse allemand (Matthias Schoch) qui découvre les bons côtés de Genève. Ainsi les librairies indépendantes, la rade et son jet d’eau et les endroits verdoyants. => Le film dans le catalogue des Bibliothèques municipales BAZAR – Patricia Plattner, Suisse/France, 2009 – Light Night (2 séquences) Même si l’action de BAZAR (2009) se déroule principalement à Carouge et sur la plaine de Plainpalais, la réalisatrice se plaît à filmer d’autres lieux emblématiques comme les Rues basses ou le Parc des Bastions. => Le film dans le catalogue des Bibliothèques municipales L’INCONNU DE SHANDIGOR – Jean-Louis Roy, Suisse, 1967 – Frajea Films L’INCONNU DE SHANDIGOR (1967) utilise avec maestria les angles les plus étonnants et un montage rigoureux pour perturber notre vision de Genève. SYRIANA – Stephen Gaghan, États-Unis/Émirats arabes unis, 2005 – Warner Le réalisateur de SYRIANA (2005) sait parfaitement jouer des poncifs de Genève (le jet d’eau, les parcs, les fontaines) pour en faire un décor idyllique contredisant les tourments du couple incarné par Matt Damon et Amanda Peet aux prises avec les imbroglios du monde pétrolier. => Le film dans le catalogue des Bibliothèques municipales        

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Parc La Grange, 2018 – Le mystérieux projet Gorski

Tandis que le parc disparaît sous la neige, un appartement de l’avenue adjacente se remplit de gens et se vide d’objets grâce – peut-être – au mystérieux «projet Gorski»… Le livre_ Aujourd’hui dans le désordre, de Guillaume Rihs, Paris, Kero, 2016 «Janvier à Genève. Louise et ses frères ont inscrit le grand appartement familial sur un site afin d’accueillir des voyageurs pour quelques jours. Leur première invitée est Victoria, une jeune Anglaise en quête d’aventure. L’appartement se remplit au rythme des arrivées alors que dehors le climat se dégrade. Bientôt, une tempête de neige va bloquer tout le monde à l’intérieur, les forçant à s’organiser.» (Site des Editions Kero) «A ce moment-là, personne ne le sait encore, débute un huis clos qui, de la charmante initiative, va basculer dans l’épreuve, climatique et humaine. (…) Car les choses, ici, occupent beaucoup de place. L’appartement est littéralement envahi par les meubles et les objets. (…) A ce processus d’accumulation, répond son exact contraire, un grand rêve d’allégement et de décroissance que Victoria porte et ne cesse d’expliquer aux autres, au fur et à mesure des arrivées.» («Rire de nous-même, sous deux mètres de neige», par Lisbeth Koutchoumoff, Le Temps, 12.02.2016). => Le journal Le Temps dans l’offre PressReader des BM. «L’auteur imagine le «projet Gorski», soit un groupe utopiste formé autour de Mihail Gorski, gourou de la décroissance. Son but: débusquer le moment précis où l’homme a fait fausse route et y retourner par un abandon progressif des technologies. Guillaume Rihs porte un regard mi-ironique mi-bienveillant sur ce projet: «J’enseigne l’Histoire, et les changements induits par l’ère industrielle amènent forcément leur lot de réflexion. On entend beaucoup le cliché du «c’était mieux avant», et ça m’amusait d’imaginer un projet cherchant à définir l’instant clé de la dégradation.» («Huis clos à dix-huit dans une coloc aux Eaux-Vives», par Marianne Grosjean, Tribune de Genève, 09.01.2016) Prix des écrivains genevois 2014, 2e prix ADELF-AMOPA de la première œuvre littéraire francophone 2016. => Le livre dans les collections des BM. L’auteur_ Guillaume Rihs, né le 6 février 1984 à Genève, est un écrivain suisse romand. (…) [I]l travaille comme enseignant d’histoire et d’anglais au collège Sismondi et au collège pour adulte Alice-Rivaz. En 2014, il reçoit le prix des écrivains genevois pour son manuscrit Aujourd’hui dans le désordre. Son roman paraît le 11 janvier 2016 aux Éditions Kero à Paris.» (Wikipédia) L’extrait choisi_ «La nuit du 19 au 20 janvier 2018 au parc La Grange, qui est longé à l’est par le parc des Eaux-Vives, au nord par le lac Léman, au sud par la route de Frontenex et (c’est en cela qu’il nous intéresse) à l’ouest par l’avenue William-Favre, la neige est compacte comme du beurre et tombe à profusion. Les flocons se rencontrent en vol et se bousculent, s’amalgament et forment des paquets qui accélèrent et qui s’écrasent puissamment, puissamment à l’échelle d’un flocon, contre ceux qui les ont précédés, se tassent avec eux et petit à petit font que d’un mètre, la neige se porte à trois. La nuit du 19 au 20 janvier 2018, il tombe deux mètres en une seule nuit, c’est rare. C’est du jamais vu ! Il n’y a plus une voiture en ville, plus un arrêt de bus, plus un trottoir et plus une route. Il n’y a plus de bouche d’incendie, ni de possibilité d’incendie, seulement cette pâte épaisse qui recouvre tout. Au parc La Grange, on ne distingue plus les tilleuls des chênes. J’entends, ceux qui d’habitude les distinguent, s’ils étaient présents, ne les distingueraient pas, et de toute manière il n’y a personne pour s’y essayer. Personne pour écouter les flocons et l’air vif. Personne pour sentir l’odeur gelée portée par la bise. Le restaurant est fermé, ainsi que la buvette, et je ne parle pas des théâtres. Rien n’ouvrira demain. Demain à l’aube, le parc La Grange ne sera plus. Sous trois mètres de neige, il se sera absenté. Ce qui l’aura remplacé sera d’une très grande beauté, visible depuis le bow-window du salon ou la cuisine au quatrième étage de l’avenue William-Favre, une immensité d’écume de glace.»

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Parc La Grange, 1887/1960/2020 – Rasez la mare, qu’on voie les Alpes

La «mare aux canards» était autrefois un lac alpin, auquel désormais on souhaite revenir. Le parc est un éternel recommencement… L’article_ «Un lac alpin niché au coeur du plus grand parc de Genève», par Valérie Hoffmeyer, Le Matin Dimanche, 09.07.2017 L’extrait choisi «[L]a mare aux canards». Une appellation qui fait frémir Claire Méjean, historienne des jardins au Service des espaces verts de la Ville de Genève. Elle qui ne compte plus les jours passés dans ce «monument historique vivant», comme elle aime le définir, rappelle que la «mare» était à l’origine un véritable tableau alpin, bâti non sans peine par William Favre, cent trente ans plus tôt. À l’époque, on cause diplomatie et affaires du monde dans les salons de la villa. Mais Favre a une autre passion: l’art du jardin et du paysage, et en particulier le paysage des Alpes. Lorsqu’il entreprend les travaux pour la création du lac alpin, il sait déjà qu’il va léguer son domaine à la ville. Les gens pourront voir un véritable petit lac, ceint de cailloux affleurant, d’une pelouse rase et de quelques sapins épars. Simple? Pas tant que cela! Dès 1887 et durant plusieurs saisons, William Favre tient la chronique des travaux dans son journal, qui se lit comme un feuilleton. (…) L’imitation de la nature est un travail pharaonique! Puis les modes sont passées par là, «surtout à partir des années 60, explique Claire Méjean. Ainsi ont été ajoutés un saule pleureur, des cabanes à canards, des bordures cimentées et une clôture, typiques de ces années tournées vers l’avenir et peu enclines à la mémoire. Vinrent ensuite les carpes et les tortues exotiques, la perte de l’alimentation par les sources et le lent atterrissement du lac.» En clair: il faut agir. «Nous avons commencé l’hiver dernier: débroussaillé, enlevé des arbustes, coupé les branches basses des ifs pour redonner de la visibilité au lac, dégagé les blocs de pierre. Il reste du travail, mais on va peu à peu retrouver l’ambiance d’un lac alpin», détaille Gilles Taramarcaz, en charge de l’entretien des parcs de la rive gauche pour le Service des espaces verts de la Ville de Genève (SEVE). (…) William Favre (…) rêvait avec son lac alpin d’un site d’initiation à la nature pour les foules urbaines qui n’y avaient pas accès. L’idée a encore du sens aujourd’hui, même à l’heure des avions et du voyage à portée de tous, comme en témoigne cette anecdote: emmenant ses écoliers en balade jusqu’au parc La Grange, cette enseignante de la rive droite a ainsi pu constater que certains de ses élèves n’avaient jusque-là jamais traversé la Rade, ni mis un pied dans le plus grand parc de leur ville…»

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Parc La Grange, années 80/90 – La secte des filles des arbres/Quand un cèdre vous sauve la vie

C’est l’histoire d’une fille qui vénérait les troncs et d’une femme qui avait un cèdre pour ami Le livre_ Genève dans ses parcs. Les nouveaux usages des espaces verts, de Nic Ulmi et Magali Girardin, Nyon, Glénat, 2013 «Place publique, jardin, forêt… l’espace vert, à Genève, c’est un peu tout cela à la fois. On y croise des pique-niqueurs romantiques et des accros du brasero, des danseurs de swing et des adorateurs des séquoias, des bâtisseuses de labyrinthes et des funambules, des géographes et des adeptes du yoga perché, des dragueurs et des fossoyeurs, des chiens, des renards, des dromadaires et même des poules.» => Le livre dans le catalogue des BM. L’extrait choisi (1) – La secte des filles des arbres «Souvenir d’un rituel enfantin, entre les parcs La Grange et des Eaux-Vives: «Avec un groupe de copines, on avait fondé une sorte de secte néo-amazonienne. On accomplissait des rites de passage: tisser un tapis avec des feuilles et des branchages, fabriquer de la poterie avec la terre du parc. On construisait des cabanes avec les bambous coupés par les jardiniers. On se faisait des tatouages dont on croyait qu’ils nous rendaient invisibles. J’avais 9 ans», raconte Chloé, fille des Eaux-Vives. Pour elle, le parc était une cour de récré dilatée aux dimensions d’un vaste domaine. «Je fréquentais une école qui pratiquait la pédagogie active et qui n’avait pas de préau. À la pause de midi, pendant toute ma scolarité primaire et par tout temps, on nous amenait au parc.» Un jour, Chloé fait un pas de côté. «J’avais une super copine, on formait un vrai binôme. Elle était peu groupale, pas très bien acceptée au sein de la “secte”. On a commencé un jeu dans un coin reculé, avec les arbres. Je ne sais plus si on en a discuté ou si c’est venu en enchaînant les On dirait que… Le fait est que nous nous sommes mises à vénérer ce groupe d’arbres. Nous leur avons attribué une individualité, donné un nom à chacun. Nous leur faisions des offrandes de fleurs. Ça avait un côté magique, on dialoguait, on jouait davantage avec eux qu’avec les autres enfants. Aujourd’hui encore, si j’entre dans ce parc, je ne me ressens plus en tant qu’adulte : c’est cette réalité d’autrefois qui est toujours là.» Culte des arbres indigène, né par génération spontanée…» L’extrait choisi (2) – Quand un cèdre vous sauve la vie «Souvenir d’une existence antérieure, pour ainsi dire, au parc La Grange: «J’ai l’impression que le parc m’a sauvé la vie», raconte Constance. Comment? «J’allais avec ma fille près du grand cèdre, je regardais la pelouse qui descend vers le lac. C’était un moment où je me sentais particulièrement triste et seule, dans des difficultés de famille. J’enlaçais l’arbre pour sentir de la force. Il est énorme, ancré, il a une présence puissante, il me donnait du calme et du courage. J’aimais penser qu’il y a des oiseaux dans l’air même pendant une guerre, que l’arbre traverse les siècles et voit les choses passer, que toute cette vie continue et que dans mon existence aussi, ça finirait par passer. Aujourd’hui, en entrant ici, je ressens une émotion, comme quand on retrouve des amis qu’on n’avait pas vus depuis longtemps. Comme si c’était une des personnes qui ont compté dans ma vie à Genève. Parfois, je rêve de ce parc.»

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Parc La Grange, 1999 – Des milliers de roses et un complot mondial

Au cours d’un rendez-vous secret dans le parc, l’informaticien Philip Sorel découvre que son entreprise fait, comme on dit, «le travail du Diable»… Le livre_ Liebe ist die Letzte Brücke (L’amour est le dernier pont), de Johannes Mario Simmel, Munich, Droemer, 1999 «Pour l’informaticien Philip Sorel, le monde s’effondre. Des virus infiltrés dans les ordinateurs déclenchent des catastrophes planétaires, une nouvelle génération de terreur internationale voit le jour – et l’entreprise pour laquelle il travaille joue un rôle crucial là-dedans… Avec ce crime monstrueux en toile de fond, une histoire d’amour surgit, magnifique et douce-amère, entre une femme et deux hommes…» => Le livre (en VO allemande) dans le catalogue des BM. L’auteur_ «Johannes Mario Simmel est un romancier, scénariste et journaliste autrichien né à Vienne le 7 avril 1924 et mort le 1er janvier 2009 à Zoug.» (Wikipédia) «Il est l’auteur de 35 romans dont les thématiques sérieuses – le Troisième Reich, la Guerre froide, le marché de la drogue, le racisme, le fervent pacifisme de l’auteur… – n’ont nullement entravé la progression dans la liste des best-sellers. Ses livres se sont vendu à 73 millions d’exemplaires et ont été traduits en 33 langues, faisant de lui un des écrivains germanophones les plus populaires de tous les temps.» («Johannes Mario Simmel: Million-selling Austrian novelist», The Independent, 16.01.2009) => Le journal The Independent dans l’offre PressReader des BM. L’extrait choisi_ «Il franchit une haute porte en fer forgé pour entrer dans le parc, encore désert à cette heure matinale. En un gigantesque octogone, découpé en secteurs comme les tranches d’une tarte, poussaient des milliers de roses. Au-delà, Philip aperçut la bâtisse blanche. Appuyé contre la rambarde se tenait Donald Ratoff, gros et court sur pattes, à côté d’un homme grand et mince. Ratoff agita la main. Philip fit un signe en retour. Qui était le deuxième homme? Ratoff ne l’avait pas mentionné. À travers le lit de roses, Philip s’approcha de la maison. «Salut», dit Ratoff, alors que Philip s’avançait vers les deux hommes. Il tendit une main molle et moite, qui se logea dans celle de Philip sans exercer la moindre pression. «Heureux que tu sois venu si vite.» Il présenta le deuxième homme, qui était vêtu d’un costume beige d’été. «M. Günter Parker, commissaire principal, chef de la Commission spéciale 12 juillet.» «Ravi de faire votre connaissance», déclara Parker. Sa poignée de main était ferme. Il avait un visage mince et bronzé, des cheveux blonds coupés court, des sourcils blonds et touffus et des yeux brillants. Commissaire principal – pensa Philip – et pourtant si jeune. Il paraissait étrangement sérieux et triste. Philip se sentit soudain très vieux. Le gros Ratoff, qui affichait une bouche tordue et un crâne sur lequel on ne trouvait pas un cheveu, dit: «Vous savez ce qui s’est passé à Berlin.» «À Berlin?» «Hier après-midi à Spandau. Aux United Remedies. C’est alors que…» «Oh, bien sûr!» Soudain, Philip se souvint de ce qu’il avait vu et entendu sur la chaîne ZDF, juste avant que Simone ne vienne à son appartement. «Un nuage de chlore gazeux s’est échappé d’une chaudière industrielle. Beaucoup de morts. Des centaines d’empoisonnés. Des émissions spéciales à la télé… C’est pour ça que vous…» «Oui, Monsieur Sorel», répondit Parker, qui tenait dans ses main une valise diplomatique. «C’est pour cette raison que nous sommes ici. Quatorze autres personnes sont mortes depuis que vous avez vu le rapport.» «Horrible», déclara Ratoff en baissant le regard vers ses chaussures sur mesure Ferragamo. Les chaussures étaient d’un gris argenté, comme son costume, qu’il avait assorti d’une chemise bleue et d’une cravate à rayures argent et bleues. «Absolument horrible. Souvenez-vous, c’est nous qui avons construit le centre de données.» «Pourquoi?» demanda Philip. «L’accident est-il dû à une erreur du centre de données?» «Nous ne le savons pas», répondit Parker. «L’enquête n’est en cours que depuis hier. Une chose est certaine. Ce n’était pas un accident, c’était une attaque terroriste.» «Terrible, Philip, tout à fait horrible», intervint Ratoff. «Le commissaire principal a ordonné un blackout de l’information. C’est pour cette raison que je t’ai appelé depuis le parc. Ici, nous pouvons parler sans que personne ne nous entende.» «Comment êtes-vous arrivé à Genève si tôt, M. Parker? Je veux dire, avec quel avion?» «Un vol spécial», dit vivement Ratoff. «Nous avons atterri il y a une heure.» «Marchons un peu», dit Parker. Dans l’octogone de roses, l’odeur devenait presque assourdissante. Il n’y avait toujours personne en vue et les oiseaux chantaient encore dans les cimes des arbres. Philip regarda, au-delà du parc, le lac luisant sous le soleil.» (Traduction: Google Translate, retouchée par nos soins)

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