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Le parc augmenté

Les parcs genevois fourmillent d’histoires. Des histoires réelles ou imaginées, individuelles ou collectives, ordinaires ou extraordinaires. Notre projet consiste à partager les histoires de parcs que nous avons dénichées dans les collections des Bibliothèques municipales, dans les méandres du Web ou en interviewant des expert-e-s et des usager-e-s.

11-12. «Park Bench People» – Freestyle Fellowship (1993), José James (2008)

Quel genre de musique les parcs publics inspirent-ils? Voici nos réponses préférées. Donnez-nous les vôtres en nous écrivant à leparcaugmente@numeriquebm.ch => Playlist complète ici => Autre playlist, orientée électronique, ici 11. «Park Bench People» – Freestyle Fellowship (1993) 12. «Park Bench People» – José James (2008) Les parcs et la chanson_ Les parcs, ce n’est pas que du bonheur. Ce sont aussi des dortoirs à ciel ouvert pour celles et ceux qui n’ont pas de lit – les «gens des bancs des parcs» (Park Bench People) chantés par le groupe de Los Angeles Freestyle Fellowship (1993), puis par le New-Yorkais José James (2008). => L’album The Dreamer de José James dans le catalogue des Bibliothèques municipales

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8-9-10. «MacArthur Park» – Carmen McRae (1968), Sammy Davis Jr. (1972), Waylon Jennings and The Kimberlys (1969)

Quel genre de musique les parcs publics inspirent-ils? Voici nos réponses préférées. Donnez-nous les vôtres en nous écrivant à leparcaugmente@numeriquebm.ch => Playlist complète ici => Autre playlist, orientée électronique, ici 8. «MacArthur Park» – Carmen McRae (1968) 9. «MacArthur Park» – Sammy Davis Jr. (1972) 10. «MacArthur Park» – Waylon Jennings and The Kimberlys  (1969) Le parc et la chanson_ MacArthur Park se trouve à Los Angeles. «La partie sud-est principalement constituée d’un lac, tandis que la partie nord comprend un amphithéâtre, un terrain de football (soccer) et une plaine de jeux pour enfants» (Wikipédia). «MacArthur Park», écrite par Jimmy Webb en 1968, est à la fois la plus célèbre des chansons inspirées par un parc et une des plus bizarres, par ses virages musicaux tarabiscotés et par des paroles dont la trivialité semble saboter les envolées dramatiques de la musique: «Quelqu’un a laissé le gâteau sous la pluie/Je ne pense pas que je pourrai le supporter/Il a fallu si longtemps pour le cuire/Et je ne ferai plus jamais cette recette»… Tout s’explique si l’on donne la parole à l’auteur: «Les gens pensent qu’il s’agit d’un trip psychédélique, mais tout ce qu’il y a dans la chanson est réel. Ma copine travaillait dans une compagnie d’assurance près de MacArthur Park à Los Angeles, on se retrouvait là pour le lunch… On m’a demandé un million de fois d’expliquer ce qu’était ce fameux gâteau laissé sous la pluie. Eh bien, nous mangions du gâteau et nous l’avons laissé sous la pluie. C’était une métaphore presque trop parfaite du fait que je venais de perdre un chapitre d’entier de ma vie. Ma copine m’avait quitté, et j’ai mis toute ma douleur dans cette chanson» (Jimmy Webb, «How we made MacArthur Park», The Guardian, 11.11.2013) => Le journal The Guardian dans l’offre PressReader des BM. Après avoir écouté quelques centaines de versions, nous avons sélectionné nos trois préférées, celles de Carmen McRae (1968), Sammy Davis Jr. (1972) et Waylon Jennings and The Kimberlys (1969). => La version de Frank Sinatra dans le catalogue des Bibliothèques municipales => La version de Beggars Opera dans le catalogue des Bibliothèques municipales => La version de Donna Summer dans le catalogue des Bibliothèques municipales => La version d’Elvis Presley dans le catalogue des Bibliothèques municipales => La version jazz de Stan Kenton dans le catalogue des Bibliothèques municipales => La version de la Mantovani Orchestra dans le catalogue des Bibliothèques municipales => La version orchestrale de Paul Mauriat dans le catalogue des Bibliothèques municipales => Une version karaoké dans le catalogue des Bibliothèques municipales

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7. «Gezi Park» – Breakplus (2015)

Quel genre de musique les parcs publics inspirent-ils? Voici nos réponses préférées. Donnez-nous les vôtres… (playlist évolutive) 7. «Gezi Park» – Breakplus (2015) Instant Bull by Breakplus Le parc et la chanson_ «Le parc Gezi (en turc, Gezi signifie « promenade ») est un parc urbain d’Istanbul situé dans le quartier de Taksim. Sa suppression est envisagée par le projet de piétonnisation de la place Taksim et engendre un mouvement protestataire.» (Wikipédia).  L’album Instant Bull du musicien genevois Breakplus, qui inclut le morceau «Gezi Park» (2015), est «une célébration ésotérique et ludique de l’histoire du rock anatolien, alliant un matériau de départ très funky à une dextérité certaine en matière de sampling» (breakplus.bandcamp.com).

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6. «Luxembourg Park» – OMOH (2015)

Quel genre de musique les parcs publics inspirent-ils? Voici nos réponses préférées. Donnez-nous les vôtres en nous écrivant à leparcaugmente@numeriquebm.ch => Playlist complète ici => Autre playlist, orientée électronique, ici 6. «Luxembourg Park» – OMOH (2015) Le parc et la chanson_ «Luxembourg Park», c’est normalement le Jardin du Luxembourg à Paris. «In the bus, line eighty-five/How much I loved you/How much I loved you/In front of/Luxembourg Park» («Dans le bus, ligne 85/Combien je t’aimais/Combien je t’aimais/Devant le/Jardin du Luxembourg»…) => La compilation Nova Tunes 3.3 avec le morceau «Luxembourg Park» d’OMOH (2015) dans le catalogue des Bibliothèques municipales

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5. «Grillen im Park» – Kollektiv Turmstrasse (2006)

Quel genre de musique les parcs publics inspirent-ils? Voici nos réponses préférées. Donnez-nous les vôtres en nous écrivant à leparcaugmente@numeriquebm.ch => Playlist complète ici => Autre playlist, orientée électronique, ici 5. «Grillen im Park» – Kollektiv Turmstrasse (2006) La chanson et le parc_ «Grillen im Park (KTS Remix)» (2006), par Kollektiv Turmstrasse. Quel parc? Qu’est-ce qu’on y grille? Ce duo électronique venant de Hambourg, s’agit-il obligatoirement de hamburgers?

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4. «Tompkins Square Park» – Mumford & Sons (2015)

Quel genre de musique les parcs publics inspirent-ils? Voici nos réponses préférées. Donnez-nous les vôtres en nous écrivant à leparcaugmente@numeriquebm.ch => Playlist complète ici => Autre playlist, orientée électronique, ici 4. «Tompkins Square Park» – Mumford & Sons (2015) Le parc et la chanson_ «Tompkins Square Park» parle d’une relation qui s’achève dans le Tompkins Square Park à New York, qui a été le théâtre de plusieurs émeutes au cours des 150 dernières années. Le parc servait de lieu de rassemblement pour les artistes (Allen Ginsberg habitait à proximité lors des émeutes de 1988), pour les bohémiens et pour les sans-abris. En raison de la gentrification du quartier, le parc a perdu une partie de son ambiance artistique, mais son héritage fonctionne parfaitement comme toile de fond pour le sujet difficile de la nouvelle chanson de Mumford & Sons.» (www.popsongprofessor.com) => L’album Wilder Minds de Mumford & Sons (2015) dans le catalogue des Biblothèques muncipales

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3. «Central Park Blues» – Nina Simone (1958)

Quel genre de musique les parcs publics inspirent-ils? Voici nos réponses préférées. Donnez-nous les vôtres en nous écrivant à leparcaugmente@numeriquebm.ch => Playlist complète ici => Autre playlist, orientée électronique, ici 3. «Central Park Blues» – Nina Simone (1958) Le parc et la chanson_ «Central Park Blues» (1958) a été créée et enregistrée en une seule prise. La maison de disques voulait un morceau de plus dans l’album. Nina Simone s’est donc inspirée d’une séance photo faite plus tôt dans la journée dans Central Park, New York.» (Wikipédia) => La compilation The Singles de Nina Simone dans le catalogue des Bibliothèques  municipales

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2. «Park Bench Pigeons» – Medusa’s Disco (2013)

Quel genre de musique les parcs publics inspirent-ils? Voici nos réponses préférées. Donnez-nous les vôtres en nous écrivant à leparcaugmente@numeriquebm.ch => Playlist complète ici => Autre playlist, orientée électronique, ici 2. «Park Bench Pigeons» – Medusa’s Disco (2013) La chanson et le parc_ «Sitting with the park bench pigeons eating bread/Drinking all my wine and it’s going to my head/Thinking i’ll be dead by the time I think again/And i forget what I say» («Assis avec les pigeons des bancs du parc qui mangent du pain/Je bois tout mon vin et ça me monte à la tête/Je pense que je serai mort d’ici à ce que j’y repense/Et j’oublie ce que j’ai dit»…) La chanson s’appelle «Park Bench Pigeons» (2013), le groupe, Medusa’s Disco, vient de Lancaster, Pennsylvanie.

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1. «Meditation Park» – Vacabou (2003)

Quel genre de musique les parcs publics inspirent-ils? Voici nos réponses préférées. Donnez-nous les vôtres en nous écrivant à leparcaugmente@numeriquebm.ch => Playlist complète ici => Autre playlist, orientée électronique, ici 1. «Meditation Park» – Vacabou (2003) La chanson et le parc_ «Feeding squirrels and drinking coffee/At the Meditation Park/No one knows this place, that seems to me» («Nourrir les écureuils et boire du café/À Meditation Park/Personne ne connaît ce lieu, je crois»). Ce qu’on sait, c’est que le groupe Vacabou est espagnol de Majorque, et que les paroles de la chanson «Meditation Park» (2003) mentionnent le Mont Seymour, en Colombie Britannique (Canada). Pour le reste…

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Un parc genevois avec des colonnes, 2006 – La femme qui ne s’y attendait pas

Une femme parcourt trois fois un parc genevois doté de colonnes. Elle ne sait pas, puis elle espère, puis elle sait qui elle y rencontrera… Le livre_ L’Effrôlée, de Sabrina Berreghis, Grolley, L’Hèbe, 2006 «Johanne. Mariée. Deux enfants. Amoureuse de Marc. La famille parfaite. Normale. Heureuse. Et puis «ça» arrive. L’autre. Le troisième élément qui vient casser l’équilibre. Le cataclysme qui réduit à néant ce qu’on croyait solide. Le tremblement de terre qui pulvérise les certitudes. Seulement voilà: l’autre cette fois se décline au féminin. Johanne tombe amoureuse d’une femme. Et c’est toute son âme qui titube. Le choc est tellement total qu’il n’y a pas de place pour les longues considérations métaphysiques: essentiel, factuel, ce roman au style incisif est comme un coup de poing qui nous tient en haleine de la première à la dernière page.» Les trois extraits choisis_ «La vitrine vibre dans mon dos. La porte a claqué. La journée est finie. Je peux partir plus tôt. La patronne fermera. Je passe par le parc. M’aérer. M’asseoir sur un banc. Observer les reflets du ciel. La douceur de l’air me caresse. Avec gentillesse. Je rejoins les dalles sous les arcades. Entendre le son de mes pas. J’avance. Une voix de femme s’élève entre les colonnes. Devant. Plus loin. Comme un charme. L’Ave Maria. J’avance. Les colonnes s’emmêlent et se détachent au fur et à mesure. Des feuilles de papier qui pointent. Deux mains qui les tiennent. Un chapeau de toile par terre. Quelques pièces à l’intérieur. Je m’approche. Le mouvement dévoile la chanteuse de profil. Sa bouche arrondie. Ses lèvres en un cercle tendu. Des volutes de voix s’échappent là où le souffle se fait chant. Une main lâche les feuilles. Deux doigts lissent une mèche de cheveux derrière son oreille. Délicatement. Elle regarde ses partitions. Et le public. Puis ses partitions à nouveau. Ses cheveux scintillent dans le jour. Le sol est strié de faisceaux de lumière. Ses jambes se tiennent des deux côtés de sa jupe. Avec une grâce timide. Comme un dessin d’enfant. Elle parcourt l’assemblée des yeux. Son regard s’approche. Bientôt me frôlera. Ses yeux dans mes yeux. Encore.» «Aujourd’hui l’inventaire est interminable. Depuis le matin j’attends la fin de la journée. Stéphane me propose de fermer. Il ne sousentend rien. Mais moi j’ai honte quand même. La patronne est déjà partie. Mes pieds reprennent la direction du parc. Je ne sais pas à quoi je joue. Je veux juste la revoir. Une fois. La regarder. Bien en face. Voir son visage. De femme. Son corps. De femme. Voir que c’est une inconnue. Qu’il n’y a rien. Qu’il ne peut rien y avoir. Voir son malaise. De mon insistance. De mon attirance. Regarder ma folie par les yeux. Recouvrer la raison. Et puis rentrer chez moi. Sereine. Je pense à Marc. Je veux rentrer chez moi. L’entrée du parc est là. Les dalles sous mes talons. Ma course résonne le long des colonnes. Mon coeur s’affole. Je m’arrête. J’entends des cris d’enfants. Deux vieilles  marchent devant moi. Courbées. Leurs voix cassées dans l’air de la fin du jour. Et nulle trace de chant. La gorge étreinte. Je me remets à courir. Espérant. Entendant sa voix dans mes oreilles. Je veux qu’elle soit là. Je veux. Le bout des colonnes devant moi. Le silence du vide. Je tourne tout autour. Anna n’y est pas. Je tourne. Autour. Comme si elle allait apparaître. J’ai envie de pleurer. Mais je n’y arrive pas. Je suis adossée contre une colonne. En colère. Je regrette. J’aurais dû lui parler hier. Je voulais voir la réalité en face. Je ne sens qu’une douleur. Animale. Je me force pour pleurer. Mais les larmes restent collées au fond. Je me tape dans ma tête. Qu’est-ce que je voulais? Je prends toute ma force de haine. Et je la jette contre moi. Je m’écrase sous le coup. Sur un banc. J’ai mal. Paumée là. Dans ce parc trop grand. Je vais rentrer. Je suis malade. Je vais me soigner.» «Sa voix m’accueille à l’entrée du parc. – I’m a fool to want you. Je ferme les yeux en m’arrêtant. – I’m a fool to want you. To want a love that can’t be true, a love that’s there for love is true. I’m a fool to hold you. To seek a kiss not mine alone, to share a kiss the devil has known. Des gens l’écoutent. Je me place. Pas loin. De façon à la voir pour moi toute seule. Elle porte un manteau rouge. En daim. Et une jupe dessous. Une grosse écharpe de laine multicolore. Ses lèvres mélodieuses. Sa voix autour des colonnes. – Pity me I need you. I know it’s wrong, it must be wrong, but right or wrong I can’t get along without you. Je suis hors du temps. Elle est belle. Ma Marie. Elle m’a vu. La chanson se termine. Les applaudissements. Elle se penche pour éteindre l’appareil à cassette. Je l’aide. Lui fais la bise. Les gens s’en vont. Nous quittons le parc. Dans une petite rue, sous un porche, Marie me tire. Un mur contre mon dos. Elle m’embrasse. Il fait noir sous mes paupières. Notre premier baiser dehors.»

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